Communiqué de presse
22 mai 2017
L’intersyndicale CGT-FO-SUD-CNT des Territoriaux de Grenoble, qui accompagne depuis un an les bibliothécaires de Grenoble dans leur lutte contre la fermeture de trois bibliothèques de quartier et les suppressions de postes qui en découlent, se réjouit de la décision de réouverture partielle des bibliothèques Prémol et Hauquelin. L’intersyndicale tient néanmoins à rappeler une évidence : un équipement public ne saurait fonctionner sans personnel ni budget. Si la municipalité semble bien s’être engagée à proposer aux usagers un service minimum de lecture publique sur les ruines de bibliothèques qu’elle a méthodiquement détruites cet hiver, elle s’est bien gardée de définir combien de postes elle comptait créer, sur quels budgets et sur quels fonds ces équipements pourraient compter… Ce grand flou artistique laisse craindre le pire aux professionnels du réseau des bibliothèques. En effet, alors que les effectifs diminuent, c’est toujours plus de missions nouvelles qui sortent du chapeau (bibliothèque numérique, navette documentaire…). Ajouter des services est une bonne chose, à condition de mettre les moyens en face. Le service des bibliothèques travaille déjà à flux tendu. Demain, ce sera l’ensemble du réseau qui cataloguera et équipera les livres de
l’Alliance, parce qu’on aura mis cette équipe dans l’incapacité de fonctionner normalement. Si, demain, à Prémol et Hauquelin, le travail devait être effectué par des collègues venant d’autres bibliothèques, alors la proposition qui a été faite ce soir au collectif « Touchez pas à nos bibliothèques » ne serait qu’une duperie. Elle consisterait à déshabiller Paul pour habiller Pierre. Les professionnels intervenant à Prémol ou Hauquelin pour des animations ou l’accueil du public le feraient au détriment des autres bibliothèques de quartier. L’accès des plus jeunes ou des plus précaires à la lecture, la fidélisation des lecteurs, la qualité du service… l’ensemble des prestations, sur tout le réseau grenoblois, s’en verrait affecté. Il est temps d’en finir avec le bricolage et les économies de bouts de chandelle. Depuis un an, il a été affirmé sur tous les tons que, faute de faire l’économie de ces postes de bibliothécaires, la situation financière de la Ville courait à la catastrophe. Et qu’il n’y avait pas le choix. En ce moment-même, une réorganisation du service des bibliothèques municipales prévoit de pourvoir de nouveau un poste d’adjoint au chef de service, un poste de cadre « gelé » depuis bien longtemps. Il y aurait de l’argent ici, et pas là, pour rendre un service digne de ce nom à Prémol, Hauquelin ou l’Allliance ?
Pour ces raisons, et dans l’attente de négociations que la municipalité se doit d’engager avec le personnel, l’intersyndicale CGT-FO-SUD-CNT demande un chiffrage précis des propositions de la Ville : combien de postes sur Prémol et Hauquelin, quel budget, quelles collections, quel fonctionnement ? Seule la municipalité a les moyens de faire baisser la conflictualité au sein d’un réseau de bibliothèques bousculé depuis un an par des décisions incompréhensibles.
Si elle ne choisit pas la voie de l’apaisement, l’intersyndicale CGT-FO-SUD-CNT est
prête, quant à elle, à lancer une saison 2 des luttes!