Noires tempêtes N°1 mai 2015, dossier: « le management a colonisé nos vies »

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Noires tempêtes
Noires tempêtes (Negras tormentas)

 

Noires tempêtes
Noires tempêtes N°1 mai 2015

Edito

Si parfois, dans nos réunions syndicales,il nous faut des heures et des heures pour arriver à prendre des décisions,la proposition de thématique pour notre premier journal sur le management a été très vite validée. Il y a des mots qui nous mettent tou.te.s en colère !!!

Management est un terme anglo-saxon qui découle de l’italien « maneggiare », qui au 15ème siècle voulait dire : « tenir en main les rênes d’un cheval ». Il est aussi issu du terme français « ménager » qui à la même époque signifiait « conduire son bien, sa fortune avec raison et ménagement. Dans la société capitaliste, lorsqu’il est question de management, il s’agit bien pour nos élites de tenir les rênes afin de s’enrichir encore et encore grâce à notre labeur !!

Dans ce numéro, nous avons souhaité mettre en évidence les différentes formes que peut prendre le management à partir d’une diversité d’expressions. Mettre des mots sur nos maux...

Pour faire sérieux, nous commençons par le point de vue d’un sociologue sur l’évolution du management dans notre société. Sérieux, les témoignages de salarié.e.s des secteurs du public ainsi que du privé le sont aussi. Ils mettent en évidence le poids écrasant d’un management hiérarchisé. Le récit de l’agente d’entretien des locaux rend compte des conditions de travail dans une entreprise de sous traitance. Il y est question de précarité, d’absence de considération pour les personnes qui font le ménage, d’une organisation du travail genrée… Et de mise à l’index des personnes qui osent la lutte!

Il est frappant de constater que les deux travailleuses du secteur public (enseignante et assistante sociale) décrivent des mécanismes identiques, à l’oeuvre à peu près au même moment, dans leurs secteurs de travail respectifs: destruction du travail d’équipe au profit d’un isolement des travailleurs et travailleuses soumis.e.s à un contrôle de la hiérarchie de plus en plus accru, grâce notamment aux Nouvelles Technologies.

Le management a besoin que rien ne dépasse, que tout soit rangé, il impose son ordre. Alors qu’il détruit les gens, il n’hésite pas à rendre les individu.e.s responsables en les accusant d’être malades, malades de ne pas filer droit. Comme  dans le milieu de la psychiatrie ou dans celui des entreprises adaptées aux personnes en situation de handicap que notre camarade cénétiste accable avec force et justesse dans son témoignage.

Le management enfile aussi de nouveaux habits. Quelques brèves viennent nous rappeler qu’un certain type de management se réclame des pratiques auto-gestionnaires mais sans faire disparaître la hiérarchie et en maintenant les salarié-e-s en concurrence (système de classement, primes individuelles, évaluation personnelle, objectif personnel…). Et l’oppression demeure…
A la CNT, nous n’oublions jamais que nous vivons dans une société capitaliste, que les outils de production ne nous appartiennent pas et que l’objectif des dominants est d’augmenter leurs profits et pas le bonheur de tou.te.s.

Nous avons certes de petits moyens. Mais nous avons aussi de grandes ambitions: l’émancipation des travailleuses et travailleurs, l’abolition des classes, l’égalité et la justice sociale, la gestion de la société par tou.te.s.

Et si nous nous agitons, y compris avec ce journal, c’est pour construire ce projet, l’ancrer dans la réalité des luttes, le partager avec toutes celles et ceux qui rêvent de mettre à bas le vieux monde.

L’union départementale de la CNT 38.

 

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Liens

http://fr.wikipedia.org/wiki/A_las_barricadas

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