Contre les violences patriarcales,
sociales et coloniales
MANIFESTATION
MARDI 25 NOVEMBRE
18h départ place Notre-Dame
Le 25 novembre c’est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. C’est une journée importante pour rappeler la réalité des violences patriarcales.
- 140 femmes ou filles sont tuées tous les jours en moyenne dans le monde par un membre de leur famille. En France, plus de 3 femmes par jour sont victimes de féminicide (ou tentative) par leur conjoint ou ex-conjoint.
- En 2024, on compte plus de 320 personnes transgenres et non-binaires assassinées dans le monde et 94% de ces crimes transphobes sont des féminicides.
- En 2022, en France, 373 000 femmes déclarent avoir été victimes de violences par leur conjoint ou ex-conjoint (physiques, psychologiques, sexuelles).
- 1 femme sur 2 a déjà subi une violence sexuelle.
- Dans 91% des cas de violences sexuelles, les femmes connaissent leur agresseur.
- 16% des Français·es ont connu une agression sexuelle dans leur enfance.
- En France en 2023, seules 6% des femmes majeures qui déclarent avoir subi des violences sexuelles (viols, tentatives de viols et agression sexuelles), ont porté plainte. Seules 30% de ces plaintes aboutissent.
- Les femmes et les filles représentent au moins 67% des victimes du génocide en Palestine.
- En 2023, 81,5% des actes islamophobes en France sont commis contre des femmes.
- 80% des personnes déplacées par le changement climatique sont des femmes.
- 80% des femmes handicapées en France ont été victimes de violences.
- En 2023 en France, le salaire des femmes reste en moyenne de 22% inférieur à celui des hommes dans le secteur privé.
Maintenant qu’on est ensemble !
On ne peut plus nous ignorer !
À bas le patriarcat et le racisme qui vont tomber !
Et vive le féminisme antiraciste qui va gagner !
Appel de l’AG féministe Grenoble
Les médias dominants, empreints de discours et d’imaginaires racistes, diffusent l’idée que ces violences seraient le fait d’inconnus. Pourtant, la majorité des violences a lieu dans la sphère intime et familiale, ou alors au travail et dans les institutions. Elles sont commises par des personnes que l’on connaît et que l’on fréquente parfois quotidiennement.
Ces violences vont des humiliations aux assassinats en passant par les insultes, les viols et les coups par les conjoints ou les ex-conjoints.
Elles vont du controle des corps à l’inceste, en passant par le non-respect du consentement et les violences physiques et psychologiques dans les familles.
Elles s’expriment par les discriminations, les refus de postes ou de formations, les temps partiels imposés, la précarisation, les licenciements abusifs, le harcèlement dans le monde du travail, avec aussi la pénalisation du travail du sexe.
À cela s’ajoutent les insultes, coups, discriminations, stigmatisations, violences policières, viols et assassinats sur des bases racistes et islamophobes.
Dans les guerres coloniales et impérialistes, elles se matérialisent par les viols de guerres, les enfermements, les déplacements forcés, les famines, le vol des terres et les milliers de morts.
Pour les personnes trans et non-binaires les violences prennent la forme d’humiliations, de discriminations, de menaces, de passages à tabac jusqu’à des viols et assassinats.
Les violences sont aussi gynécologiques et médicales avec le non-accès aux soins, la non prise en compte de la douleur, l’absence de recherches ou d’études médicales, les erreurs de diagnostics, les refus de soins, l’éloignement des services de santé…
Toutes ces violences commencent à chaque fois que l’on nous dévalorise, à chaque comportement paternaliste, à chaque fois que l’on nous assigne à une place, quand on ne nous écoute pas, quand on nie nos propos et nos expériences. Elles sont démultipliées quand nous sommes trans, précaires, handicapées, mineures, racisées, sans papiers…
Les violences que nous subissons découlent directement du fonctionnement de notre société, organisée autour de l’exploitation, des discriminations et des inégalités.
Pourtant ces questions sont trop souvent utilisées pour justifier des politiques sécuritaires, impérialistes ou coloniales. C’est soi-disant pour «protéger les femmes» que des pays sont bombardés et occupés, que des caméras de vidéosurveillance sont installées, que des prisons sont construites, que des lois racistes sont votées. On voit se développer le fémonationalisme : l’instrumentalisation par l’extrême droite d’un discours pseudo-féministe à des fins électoralistes et racistes.
Les violences coloniales, sociales et patriarcales sont sans cesse présentées comme légitimes ou sont banalisées voire romantisées :
- les violences conjugales seraient une «preuve d’amour» alors qu’elles sont un moyen d’emprise ;
- un génocide serait une défense contre le «terrorisme» alors que c’est un outil de colonisation et une tentative d’écrasement de 77 ans de résistance à un processus génocidaire ;
- les licenciements seraient la conséquence d’une «crise économique» alors que cela sert la protection des profits des classes bourgeoises ;
- les viols seraient la faute de la victime qui aurait «séduit» son agresseur alors qu’il s’agit de l’accaparement et du non respect systématique du corps des trans, des femmes, des inters, des personnes racisées, des handis, des enfants…
Les classes dominantes se donnent la légitimité d’exercer leur propre violence et nous tiennent pour responsable de ce que nous subissons.
Votre légitimité ne tiendra pas face à notre rage !
Trop souvent nos ripostes et nos luttes sont réprimées. On nous trouve trop violentes, agressives, folles ou chiantes. On nous dit que nos réactions sont disproportionnées ou que nos accusations sont infondées. Nos ripostes sont durement réprimées par la justice, en particulier pour les femmes trans et les personnes racisées, comme le montre l’exemple récent de la performeuse Afhroedite, agressée à Nantes, et convoquée devant le tribunal correctionnel en qualité de victime mais aussi d’autrice de violences pour s’être défendue.
Et quand une situation de violence sexiste retient l’attention, les médias dominants fabriquent une figure de monstre et laissent croire que les violences patriarcales seraient des actes exceptionnels ou déviants. Pointer des individus ne permet pas la remise en cause d’un système qui se perpétue et dont une minorité tire profit. Ainsi, le patriarcat, le capitalisme et le racisme s’entremêlent et se renforcent dans la violence.
Face à ces différents systèmes de domination, nous devons nous organiser collectivement !
Les politiques d’austérité et l’ultralibéralisme nous réduisent à lutter contre la casse des services publics alors qu’il faudrait s’organiser pour qu’ils soient réinvestis et transformés de manière à ne plus perpétuer les discriminations et les violences qui y sont trop souvent reproduites. Nous voulons lutter contre un système social qui fabrique et organise la précarité et voulons une redistribution des richesses.
Nous ne pouvons pas attendre d’être protégé·e·s par celleux qui nous oppriment !
Nous voulons développer les pratiques d’autodéfenses féministes, pour apprendre à faire respecter nos corps, écouter notre consentement, considérer nos vies.
Nous avons besoin de nous retrouver entre personnes qui partageons les mêmes vécus, les mêmes conditions de vies ou les mêmes oppressions, pour développer des pratiques d’auto-support communautaire, nous renforcer et nous organiser !
Notre féminisme est transféministe : il conçoit la transphobie comme une composante du patriarcat, et les différents systèmes de domination comme s’entrecroisant et se protégeant les uns les autres.
Féministes de tous les pays unissons-nous !
L’AG féministe de Grenoble
@agfeministe_38
agfeministe38@protonmail.com

