Turquie : liberté pour Mehmet Türkmen !

Birtek-Sen est un jeune syndicat antifasciste et indépendant, né dans les usines textiles de Turquie en 2022 et qui depuis, multiplie les grèves et les campagnes pour améliorer la condition des ouvrier·es du secteur.

Pour s’être organisés en syndicat et combattre le patronat, un droit censément garanti par la Constitution turque, les camarades payent le prix fort : licenciements massifs, harcèlement judiciaire…

Mehmet Türkmen, secrétaire du syndicat a été arrêté le 17 février dernier en tant que représentant du syndicat, suite notamment à des grèves massives impliquant des milliers de travailleurs dans de nombreuses usines de la zone industrielle organisée (OIZ) de Gaziantep/Başpınar.

La situation décrite par les camarades syndicalistes est édifiante : alors que des grèves étaient en cours à Başpınar, le gouverneur de Gaziantep a imposé le 13 février, sans aucune justification légale, une interdiction de 15 jours sur toutes les actions, manifestations et événements publics dans toute la province, à la demande du département de la police et dans un alignement clair sur les intérêts des employeurs. Au cours de cette période, la gendarmerie et la police anti-émeute ont bloqué toutes les usines où des grèves avaient lieu. Les travailleurs ont été confinés de force dans l’enceinte de leur usine et empêchés de la quitter. Lors de raids nocturnes, la police a démantelé les tentes de grève des syndicats alors que les travailleurs dormaient à l’intérieur, en menaçant de recourir à la force pour les faire sortir. Au centre de la ville, la place de la Démocratie a été complètement barricadée par la police. Des milliers de travailleurs qui tentaient d’assister à une conférence de presse devant le bureau du syndicat Birtek-sen ont été empêchés d’accéder au site et ont subi une intervention violente de la police.

Mehmet Türkmen a été retenu en prison durant 36 jours puis, et encore à ce jour trois mois plus tard, assigné à résidence. Ce n’est malheureusement ni la première fois, ni un cas isolé : les grèves et les luttes dans les usines ont mené à beaucoup d’arrestation arbitraire et à de la violence policière dirigée contre les travailleurs et travailleuses organisées.

Cette attitude de plus en plus agressive, anti-travailleuses, anti-travailleurs et antisyndicale vise tous les syndicats de lutte en Turquie. Ces dernières années, des répressions de ce type sont devenues monnaie courante dans tout le pays : interdictions de grève, interdictions de manifester et répression systématique.

Le procès de Mehmet Türkmen, déjà entaché de nombreuses irrégularités dans les procédures légales, va se tenir ce 4 juillet devant la Cour de Justice de Gaziantep. Ce procès n’est pas « seulement » une attaque contre un syndicaliste, c’est une attaque frontale au droit de grève, conquis, comme en France, par les luttes. Ce procès s’inscrit dans un climat global de répression contre le mouvement ouvrier en Turquie, mais aussi en Espagne, en France et dans le monde entier.

Le syndicalisme à la CNT est et ne peut être qu’international !


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