Nous n’aurons que ce que nous prendrons
Pas de grève d’envergure, pas d’occupation, à peine quelques patrons séquestrés … Depuis le mouvement contre le CPE, on a plus connu de grande grève. Pourquoi ?
Pourtant les étincelles n’ont pas manqué depuis : on a vu les étudiant se débattre contre la LRU, les lycéens se faire matraquer dans l’indifférence, des centre de rétention ont flambé, les Conti ont fait parlé d’eux, et les postiers se rebellent encore …
Le capitalisme se porte à merveille.
Mais le système capitaliste, soutenu qu’il a été en permanence par l’État, a désormais les mains libres. Il n’est ni affaibli, ni vieillissant : au contraire. Il se durcit encore. Non seulement il exploite toutes les richesses à sa portée, sociales et naturelles, mais il peut à présent traiter les travailleur.euse.s comme un problème superflu, sans se soucier des contre-pouvoirs institutionnels qui lui ont laissé le champ libre. Dans ce contexte, qui peut croire encore à la promesse du libéralisme lorsque les capitalistes, si sûrs de leur emprise sur le monde, vampirisent le domaine public et se gavent des richesses de l’économie. Ces richesses sont les heures impayées, les salaires gelés, les postes supprimés, le congés pas pris, et les retraites rognées. Elles sont aussi les loyers volés, les prix qui grimpent, et les services sociaux qui ferment. C’est là que nous voulons nous battre.
Partageons le travail pour travailler moins, et partager les richesses.
Un système social qui réduit et licencie ses fonctionnaires ne laisse pas de doute sur le sort qu’il nous réserve : ceux qui ne paieront pas iront grossir les rangs des mal logés, mal soignés, mal nourris. Et les « partenaires sociaux » continueront probablement de vouloir « sauver le service public », quand il ne restera plus rien à sauver. Sortir du capitalisme signifie abandonner le régime de surproduction, mais surtout ce système de production tout court : cela passe aussi par la répartition du travail pour ralentir les cadences, menant à une forte diminution du temps de travail pour chacun.e. Cela passe aussi par le développement de nouvelles formes de travail, financées collectivement et tournées vers la collectivité, ce qui implique l’orientation de la production vers les besoins sociaux collectifs. Il n’est pas acceptable de se laisser gouverner par la peur du chômage, qui pressure et asservit les travailleur.euse.s. Pas plus qu’il n’est logique de retarder les retraites, quand la majorité du temps de travail est vouée à augmenter les bénéfices des actionnaires, les vrais fainéants.
Autogestion des luttes.
Il nous faut être capable de gérer nos luttes si nous voulons changer le travail, et avec lui tous les rapports sociaux. Cela implique de sortir de l’inertie, et de ne plus attendre le retour d’une quelconque réforme sociale. Elle est devenue une utopie ! Les alternatives existent, certaines sont déjà à l’oeuvre : il suffit de nous en emparer. Car nous ne sommes pas seulement confrontés à la mondialisation, mais surtout à notre propre capacité d’en sortir, et nous ne sommes pas prisonnier du capitalisme : à nous de mettre en oeuvre d’autres modes de production, et d’organisation sociale.
Et au final nous n’aurons que ce que nous prendrons.
CNT 38