Les ordonnances de la loi Travail visent à démanteler le code du travail pour satisfaire les
patrons. Dans son élan, Macron s’attaque directement aux trois fonctions publiques car il considère
que les services publiques coûtent «trop cher à l’État» et que le statut de fonctionnaire ne serait
«plus adéquat». La logique est simple: attaquer le droit du travail privé et, une fois la loi passée,
s’attaquer aux fonctionnaires pour leur appliquer les mêmes mesures en les présentant comme des
privilégié.e.s par rapport aux travailleur.euse.s du privé.
Demandez le programme :
– Pour la fonction publique d’État et territoriale, 120 000 départs en retraite non remplacés.
– Suppression des emplois aidés (déjà un tiers de moins en Isère) qui sont pourtant vitaux
pour le fonctionnement des services. Ils doivent être titularisés !
– Blocage des salaires en 2017 et 2018 quand les prix, eux progressent et que les riches sont
exonérés.
– Rétablissement du jour de carence comme l’avait fait Sarkozy. Les fonctionnaires un peu
malades iront tousser sur les élèves ou les patient-e-s et quand ils/elles seront bien malades,
ils/elles s’arrêteront plusieurs jours. Il faut être stupide ou politicien pour imaginer une telle mesure !
– Augmentation de la CSG. Derrière cette mesure qui se traduira par une perte nette de
ressource pour les fonctionnaires (même si le gouvernement prétend qu’il la compensera), c’est
surtout la fin du financement de la sécurité sociale qui est organisée par la suppression des
cotisations maladie et chomage. Ils vont encore nous faire pleurer sur le « trou » de la sécu qu’ils ont
eux mêmes creusé !
Macron poursuit les politiques de contre-réformes : pousser jusqu’au bout la transformation
managériale des secteurs publics, instaurer le modèle de l’entreprise dans les institutions publiques
avec son corollaire de «rentabilité», de «performance» et de course à la valorisation, au détriment
de l’intérêt général. Son projet est de broyer le Code du travail et d’adapter les mêmes mesures aux
fonctions publiques. La France sera bientôt championne de la productivité… et des burn out !
La seconde vague des réformes de Macron à l’automne va aussi toucher directement
l’éducation nationale : apprentissage, formation professionnelle ou assurance-chômage (pour les
nombreux précaires du service public). L’apprentissage et la formation professionnelle risquent
d’être totalement externalisés vers le privé avec une montée en puissance des CCI (Chambre de
Commerce et d’Industrie). L’éducation n’est vue que comme une manière de produire des
travailleurs prêt à l’emploi, obéissant-e-s et jetables… Pour réduire le « coût du travail », on peut aussi
rétablir l’esclavage.
Quand les réacs veulent prendre le contrôle de l’école publique !
Jean-Michel Blanquer n’est pas un inconnu à l’éducation nationale : recteur de Créteil et
DGESCO (Directeur général de l’enseignement scolaire) sous Sarkozy. Il a supprimé la formation
des enseignant.e.s, accéléré la dégradation de l’éducation prioritaire, imposé le retour à des
méthodes traditionnelles d’enseignement, opéré des coupes drastiques dans l’enseignement supérieur etc.
Il pontifie, Blanquer, dans le think-tank néo-libéral Institut Montaigne. C’est un adepte des
écoles «espérance banlieue», sorte d’écoles hors contrat néo-coloniales fondées par des membres
de la manif pour tous et financées par les entreprises du CAC40. Blanquer est adepte des méthodes
(pseudo)scientifiques, tout particulièrement des neurosciences, et du dévoiement des pédagogies
actives pour justifier la ségrégation scolaire au nom de la lutte contre «l’égalitarisme». !
Il rêve d’une «autonomie des établissements» qui rime avec concurrence et clientélisme scolaire.
Il est surtout un dévot de l’évaluation et du pilotage par le haut des personnels et des élèves… tout en
prétendant le contraire dans ses discours publics.
L’esprit d’entreprise? Non merci !
Nous luttons chaque jour contre la baisse des budgets (alors que les compétences entre autres, dans les collectivités territoriales augmentent), les restructurations ou suppressions de services, l’emploi
de plus en plus fréquent de contrats précaires, l’arrivée de rémunérations fantaisistes “au mérite”
calculées par les hiérarchies, les mutualisations qui se font sans aucune concertation avec les
travailleurs/euses concerné.e.s ou encore les nouvelles instances de représentation du personnel qui professionnaliseront le statut de “syndicaliste”.
SECTEUR PUBLIC + SECTEUR DU PRIVE = MEME COMBAT !
Il faut construire un rapport de force, celui de la lutte des classes en bloquant l’écononmie. Et pour
cela, il faut d’abord réussir la mobilisation du 10 octobre et préparer sa généralisation et sa
reconduction partout où c’est possible dans les jours et semaines qui suivront.
C’est par la grève générale, l’occupation, la réappropriation de nos lieux de travail et de vie, dans la
rue que nous gagnerons !
Discutons, échangeons, multiplions les réunions publiques, les assemblées générales, participons
aux initiatives unitaires, développons les blocages, occupations.
Le recul social ne se négocie pas, il se combat !
Parce qu’encore une fois, c’est nous qui travaillons,
alors c’est nous qui décidons !
Nous revendiquons :
– Le retrait de la loi travail et autres lois/ordonnances patronales à venir
– L’amnistie pénale et civile pour l’ensemble des militant-es syndicalistes condamné-es
– Le renforcement du droit syndical (dans le service public et privée)
– L’autogestion des caisses de la sécurité sociale, par des salarié.e.s élu.e.s (élections sociales) et le maintien de leur financement par les cotisations et non par l’impôt (CSG)
– L’arrêt des exonérations de cotisations sociales patronales et l’augmentation des budgets
– Une augmentation significative des salaires ainsi qu’une diminution du temps de travail sans
flexibilité
– La titularisation de tous les emplois précaires des services publics et un CDI pour tous et toutes
dans le secteur privé