Samedi 6 décembre : manifestation pour la réquisition des logements vides !

Une centaine de familles sans abris occupent toujours le siège de la métropole pour l’arrêt des expulsions et pour obtenir des logements pour toutes et tous.
Depuis maintenant deux semaines, les familles sont toujours sans solution. Les engagements des différentes communes de la Métro et notamment de Grenoble restent flous et ne se concrétisent pas.
La Mairie de Grenoble s’est engagée à réquisitionner il y a déjà plusieurs mois, depuis les familles sans abris attendent toujours.

Apportons notre soutien à toutes les personnes dont la situation de vie est inacceptable.

Faisons pression sur la ville de Grenoble et sur toutes les villes de la Métropole ainsi que sur la Préfète pour que soient mis à disposition des bâtiments pour les occupant·es ! Soyons nombreux et nombreuses pour soutenir les familles !

Nous ferons le tour de quelques uns des bâtiments vides de la ville et finirons sous le départ des œufs où l’on a une vue sur les bâtiments du Rabot actuellement vides et prévus pour le demeurer encore longtemps (voir ci-dessous).

Le 30 mars 2014, Eric Piolle est élu maire de Grenoble. Parmi ses 120 engagements de campagne, celle de réquisitionner des bâtiments vides pour y loger celles et ceux qui en ont besoin.
• Le 25 juin 2022, durant l’occupation par 80 familles sans logis de l’esplanade de la Caserne de Bonne, le conseil municipal de Grenoble vote l’expérimentation de cette mesure.
• En mai 2025, alors que des dizaines d’écoles sont occupées en permanence et le pressent de mettre en œuvre ses promesses, il annonce vouloir rendre un arrêté de réquisition “dans les prochains jours”.
• Depuis le mercredi 19 novembre 2025, 150 personnes, la plupart des livreurs à vélo et leurs familles, expulsées par Actis en plein hiver ou chassées de leurs logements par des mafias de marchands de sommeil à qui ils ne voulaient plus payer de loyer, occupent le siège de la Métro afin d’obtenir un relogement. Les maires, les bailleurs sociaux tardent à réagir tandis que l’État ne promet que répression et expulsions.

L’ex-cité universitaire du Rabot, sur les flancs de la Bastille, est totalement vide depuis cet été. Il accueillait (jusqu’à cet été) de nombreux étudiants, notamment étrangers et précaires. Le site, propriété de l’État, dispose de 521 chambres étudiantes, et aussi de 2 logements de fonction, un gymnase et un restaurant.

La plupart de ces chambres, les plus récentes, (construites dans les années 1960) sont individuelles et pourraient faire l’affaire pour des personnes seules.
160 d’entre elles sont plus grandes (en moyenne 30m2), et peuvent accueillir temporairement un couple avec un enfant en bas âge.

Les bâtiments les plus récents sont parfaitement aux normes et habitables de suite, même si le site nécessitera quelques travaux d’isolation.

L’État cherche à vendre ce bien public actuellement géré par le CROUS, et a publié un appel à manifestation d’intérêt qui prend fin le 15 décembre. On y apprend notamment que le CROUS restera gestionnaire de ce site jusqu’en fin d’année 2026, avant que d’éventuels travaux ne démarrent : les 521 chambres vont donc rester vides pendant encore un an au minimum.

Et ensuite ? Nul doute que les gros promoteurs sont sur le coup: Bouygues a déjà visité le site et voudra racheter au rabais les bâtiments construits et entretenus par l’argent public et les loyers des étudiants précaires afin d’en faire des logements hors de prix. Le devenir du Rabot sera-t-il identique à celui de l’université voisine, vendue à The Babel Community, qui l’a transformée en un espace de luxe et de coworking où les studios coûtent 700€ par mois ?

Ces dix dernières années, pendant que les grenoblois.es attendaient des réquisitions, la crise du logement cher a explosé : avec 3.300 ménages domiciliées au CCAS (donc sans-domicile), dont 710 avec enfants. Idem concernant les logements vacants: 13 000 logements vacants en 2022 à Grenoble (chiffres INSEE) soit 13,3% de l’ensemble des logements existants.

Suite aux vagues d’expulsions des dernières semaines dans le quartier de la Villeneuve par le bailleur social Actis, détenu et administré par Grenoble Alpes Métropole, une occupation est en cours depuis mercredi 19 novembre au siège de la Métropole.

Réunies en collectif de lutte soudé et organisé, les familles ont besoin de se sentir soutenues pour aller au bout de cette lutte. Il y  a un enjeu crucial à gagner ce combat pour la dignité de ces personnes déjà très précarisées et pour les suites locales du combat pour la réquisition.

Maintenant plus que jamais, nous avons besoin de nous montrer unis et de porter la lutte avec ceux et celles qui la mènent et la vivent.

Besoin urgent : pour femmes : vestes et doudounes chaudes, chaussures
chaudes.



Nous reproduisons ci-dessous le communiqué rédigé et publié depuis l’occupation en cours dans la soirée du jeudi 20 novembre.

Depuis hier après-midi, une occupation des locaux de Grenoble Alpes Métropole est en cours pour dénoncer l’absence de relogement des personnes expulsées par le bailleur social Actis sur le quartier de la Villeneuve et  l’absence de protection de familles victimes de marchands de sommeil s’étant appropriés des logements du même bailleur.

Des échanges entre la métropole, le président d’Actis et les personnes en lutte ont eu lieu aujourd’hui [jeudi 20 novembre].
La Métropole a évoqué un bâtiment vide appartenant à l’EPFL qui pourrait être utilisé pour loger les familles. Elle s’engage à aller sur place vérifier si le bâtiment est habitable (mise en marche des fluides). La métropole étudie d’autres pistes avec les maires de l’agglomération et l’Etat locaL qui à priori ne répondent pas.

Nous n’avons pour le moment aucune garantie concernant le relogement des occupant.e.s et Actis a affirmé maintenir les expulsions dans le quartier de la Villeneuve malgré les températures négatives.
Pourtant, selon l’INSEE, 17000 logements sont vacants dans l’agglomération et pourraient être réquisitionnés par l’État et les mairies et ainsi proposer une solution pour chacune des familles mobilisées.

En attendant des nouvelles, les familles sans logis continuent d’occuper une salle de la Métropole et celle-ci s’engage à ne pas faire intervenir la police et à assurer la sécurité des occupant.e.s. Elles seront de nouveau reçues demain [vendredi 21 novembre] pour continuer les discussions entamées depuis deux jours.

Vendredi 21 novembre à 12H30, une conférence de presse est organisée dans le bâtiment de la Métropole par les occupant.e.s afin d’expliquer leur situation et l’avancée des échanges avec les acteurs publics. Nous vous invitons à venir soutenir les familles en lutte à partir de midi et tout le long de cette occupation.

DAL 38 et comité d’occupation


Nous reproduisons ci-dessous le communiqué rédigé et publié depuis l’occupation en cours dans la soirée du mercredi 19 novembre.

Depuis le début d’après midi [jeudi 19 novembre], plusieurs dizaines de familles sans-logis occupent le siège de la Métropole à Grenoble, soutenus par de nombreuses associations et collectifs : DAL38, intersyndicale Enfants migrants a la rue, madame ruetabaga, inter collectif des écoles occupées, syndicat CGT des livreurs à vélo, ADALI.

Les hommes sont essentiellement des livreurs à vélos, travailleurs précaires exploités par les plateformes comme Uber ou Deliveroo, qui rendent un service quotidien à la population, organisés depuis des années. Malgré leur travail acharnés et des horaires déments, ils ne parviennent pas à se loger avec leur famille à cause des prix des loyers, des exigences des propriétaires et des entraves administratives à l’accès au logement social.

D’autres familles expulsées dorment ailleurs grâce à la solidarité du quartier ou dans les écoles depuis des semaines, où vivent dans le stress d’une expulsion imminente.

La raison de cette occupation : des expulsions à répétition, dont des enfants en bas âge, des femmes enceintes et des personnes handicapées, dans le quartier de la Villeneuve par Actis. Et ce après avoir laissé ces personnes à la merci des marchands de sommeil qui prospèrent sur la vacance structurelle liée à l’abandon du quartier et aux politiques de rénovation urbaine.
Les familles sans-logis, non hébergées par l’État malgré les lois en vigueur, sont prises entre deux dangers : celle de l’expulsion sèche (sans solution de relogement) et celle des mafias qui les rackettent, violentent et menacent de mort.

Une délégation a été reçue par le président d’Actis et des représentants du président de la Métro, Christophe Ferrari, afin d’exiger l’arrêt des expulsions sans relogement et des solutions immédiates de relogement. Après avoir reconnus des manquements ayant amené aux expulsions massives de ces dernières semaines, les réponses apportées concernant les expulsions sont encore insatisfaisantes (pas d’engagement ferme de changer une politique qui protège insuffisamment les victimes des réseaux).

Concernant l’urgence, aucune solution n’avait été anticipée, c’est pourquoi les personnes expulsées et leurs soutiens ont décidé d’occuper pour la nuit le siège de la Métropole, avec la garantie qu’il n’y aurait pas d’intervention policière.
L’occupation, portée par un fort élan de solidarité, est prévue pour durer tant que des solutions satisfaisantes n’ont pas été trouvées. La Métropole dit étudier des pistes d’hébergement temporaire pour les occupants.

Les solutions sont nombreuses : des milliers de logements sont vacants dans l’agglomération, qui pourraient être réquisitionnés par l’État ou les mairies, la Métropole dispose d’un établissement public foncier, qui gère de nombreux immeubles vides.

Contact presse : 06 41 30 55 18



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