Contre les expulsions, occupation de la Métro en cours (mis à jour)

Des mises à jour sont régulièrement apportées à cet article.

Suite aux vagues d’expulsions des dernières semaines dans le quartier de la Villeneuve par le bailleur social Actis, détenu et administré par Grenoble Alpes Métropole, une occupation est en cours depuis mercredi 19 novembre au siège de la Métropole.

Sur place et à ce jour, 68 familles sont recensées, soit 135 personnes et 29 enfants.

Réunies en collectif de lutte soudé et organisé, les familles ont besoin de se sentir soutenues pour aller au bout de cette lutte. Il y  a un enjeu crucial à gagner ce combat pour la dignité de ces personnes déjà très précarisées et pour les suites locales du combat pour la réquisition.

Maintenant plus que jamais, nous avons besoin de nous montrer unis et de porter la lutte avec ceux et celles qui la mènent et la vivent.


Nous reproduisons ci-dessous le communiqué rédigé et publié depuis l’occupation en cours dans la soirée du jeudi 20 novembre (publication sur notre site le vendredi 21 novembre dans la matinée, l’occupation est toujours en cours).

Depuis hier après-midi, une occupation des locaux de Grenoble Alpes Métropole est en cours pour dénoncer l’absence de relogement des personnes expulsées par le bailleur social Actis sur le quartier de la Villeneuve et  l’absence de protection de familles victimes de marchands de sommeil s’étant appropriés des logements du même bailleur.

Des échanges entre la métropole, le président d’Actis et les personnes en lutte ont eu lieu aujourd’hui [jeudi 20 novembre].
La Métropole a évoqué un bâtiment vide appartenant à l’EPFL qui pourrait être utilisé pour loger les familles. Elle s’engage à aller sur place vérifier si le bâtiment est habitable (mise en marche des fluides). La métropole étudie d’autres pistes avec les maires de l’agglomération et l’Etat locaL qui à priori ne répondent pas.

Nous n’avons pour le moment aucune garantie concernant le relogement des occupant.e.s et Actis a affirmé maintenir les expulsions dans le quartier de la Villeneuve malgré les températures négatives.
Pourtant, selon l’INSEE, 17000 logements sont vacants dans l’agglomération et pourraient être réquisitionnés par l’État et les mairies et ainsi proposer une solution pour chacune des familles mobilisées.

En attendant des nouvelles, les familles sans logis continuent d’occuper une salle de la Métropole et celle-ci s’engage à ne pas faire intervenir la police et à assurer la sécurité des occupant.e.s. Elles seront de nouveau reçues demain [vendredi 21 novembre] pour continuer les discussions entamées depuis deux jours.

Vendredi 21 novembre à 12H30, une conférence de presse est organisée dans le bâtiment de la Métropole par les occupant.e.s afin d’expliquer leur situation et l’avancée des échanges avec les acteurs publics. Nous vous invitons à venir soutenir les familles en lutte à partir de midi et tout le long de cette occupation.

DAL 38 et comité d’occupation


Nous reproduisons ci-dessous le communiqué rédigé et publié depuis l’occupation en cours dans la soirée du mercredi 19 novembre (publication sur notre site le jeudi 20 novembre dans la matinée, l’occupation est toujours en cours).

Depuis le début d’après midi [jeudi 19 novembre], plusieurs dizaines de familles sans-logis occupent le siège de la Métropole à Grenoble, soutenus par de nombreuses associations et collectifs : DAL38, intersyndicale Enfants migrants a la rue, madame ruetabaga, inter collectif des écoles occupées, syndicat CGT des livreurs à vélo, ADALI.

Les hommes sont essentiellement des livreurs à vélos, travailleurs précaires exploités par les plateformes comme Uber ou Deliveroo, qui rendent un service quotidien à la population, organisés depuis des années. Malgré leur travail acharnés et des horaires déments, ils ne parviennent pas à se loger avec leur famille à cause des prix des loyers, des exigences des propriétaires et des entraves administratives à l’accès au logement social.

D’autres familles expulsées dorment ailleurs grâce à la solidarité du quartier ou dans les écoles depuis des semaines, où vivent dans le stress d’une expulsion imminente.

La raison de cette occupation : des expulsions à répétition, dont des enfants en bas âge, des femmes enceintes et des personnes handicapées, dans le quartier de la Villeneuve par Actis. Et ce après avoir laissé ces personnes à la merci des marchands de sommeil qui prospèrent sur la vacance structurelle liée à l’abandon du quartier et aux politiques de rénovation urbaine.
Les familles sans-logis, non hébergées par l’État malgré les lois en vigueur, sont prises entre deux dangers : celle de l’expulsion sèche (sans solution de relogement) et celle des mafias qui les rackettent, violentent et menacent de mort.

Une délégation a été reçue par le président d’Actis et des représentants du président de la Métro, Christophe Ferrari, afin d’exiger l’arrêt des expulsions sans relogement et des solutions immédiates de relogement. Après avoir reconnus des manquements ayant amené aux expulsions massives de ces dernières semaines, les réponses apportées concernant les expulsions sont encore insatisfaisantes (pas d’engagement ferme de changer une politique qui protège insuffisamment les victimes des réseaux).

Concernant l’urgence, aucune solution n’avait été anticipée, c’est pourquoi les personnes expulsées et leurs soutiens ont décidé d’occuper pour la nuit le siège de la Métropole, avec la garantie qu’il n’y aurait pas d’intervention policière.
L’occupation, portée par un fort élan de solidarité, est prévue pour durer tant que des solutions satisfaisantes n’ont pas été trouvées. La Métropole dit étudier des pistes d’hébergement temporaire pour les occupants.

Les solutions sont nombreuses : des milliers de logements sont vacants dans l’agglomération, qui pourraient être réquisitionnés par l’État ou les mairies, la Métropole dispose d’un établissement public foncier, qui gère de nombreux immeubles vides.

Contact presse : 06 41 30 55 18


L’article ci-dessous a été publié dans la soirée du vendredi 19 novembre.

Suite aux expulsions des derniers jours dans le quartier de la Villeneuve, plusieurs familles sont sans solution de logement et d’’autres sont menacées d’’expulsion. Depuis le début de l’’après-midi de ce mercredi 19 novembre, le siège de la Métro est occupé et plusieurs dizaines de personnes y passent la nuit, faute d’’autres solutions.



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