Toujours pas de moyen ? Toujours pas de rentrée !

Car si les ministres passent, l’austérité et les pénuries, elles, restent. Notre nouveau ministre (encore un) n’est pas un nouveau venu. Il est au ministère depuis 10 ans, DRH, DEGESCO, il était le bras droit de Blanquer, il a désormais les deux mains sur le guidon.

Il est l’artisan discret et efficace de l’ensemble des mauvais coups qui nous accablent depuis l’entrée de l’éducation nationale dans le tourniquet libéral-autoritaire : management, évaluations, déqualification, paupérisation, mépris, restrictions, pénuries… merci Édouard Geffray.

De notre côté, on refuse de s’enfoncer davantage dans la maltraitance des élèves, l’inclusion sans moyen, l’épuisement des personnels, la souffrance au travail, le mépris salarial, les violences institutionnelles. C’est pour ça qu’on retournera dire à Mr le Recteur, qu’on refuse toujours de rentrer dans une école abonnée aux pénuries chroniques qui abîment les élèves et les personnels.

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Après les mobilisations massives des personnels des écoles et établissements des quartiers populaires de Grenoble puis de l’agglomération et du département le 10 avril, le 5 mai, les 13- 14 -15 mai puis le 26 juin 2025, et alors qu’un mouvement d’AESH et d’AED est en train de se structurer, force est de constater que les moyens promis par le recteur ne sont pas au rendez-vous au démarrage de cette nouvelle année scolaire.

Les conditions d’apprentissage de nos élèves continuent de se dégrader, notamment pour les plus fragiles, de même que nos conditions de travail qui ne nous permettent pas d’assurer correctement nos missions, ce qui génère maltraitance des élèves et perte de sens et souffrance des personnels.

Plus aucune école, plus aucun établissement ne dispose de tous les moyens utiles à son bon fonctionnement. Et nous refusons de nous habituer à la pénurie organisée qui nous est présentée comme inéluctable.

À titre d’exemples dans le premier et le second degré (mais la liste peut être rallongée) :

  • Le secteur Grenoble Sud a fait une rentrée sans psychologue scolaire et sans enseignant·e référent·e (une longue absence avait déjà fortement déstabilisé le secteur l’année dernière entraînant un retard dommageable dans les tenues d’ESS, d’orientations…).
  • De nombreux secteurs sont dépourvus d’enseignant·es spécialisé·es à dominante relationnelle (anciennement option G des RASED) et de médecins scolaires.
  • Les Dispositifs RESPIRE n’ont pour l’heure pas permis d’apporter de réponses aux élèves en grande difficulté de comportement et les éléments remontés du terrain sont inquiétants (démission d’un personnel mairie, non recrutement du second, locaux dédiés avec porte donnant sur la rue et représentant un problème majeur de sécurité…).
  • Les PAS peinent à se mettre en place, leur fonctionnement n’est pour l’heure clair pour personne et l’amélioration qu’ils devaient représenter par rapport au système préexistant des PIAL n’est pas perceptible.
  • La carte de l’Éducation prioritaire reste immuable excluant toujours certaines écoles aux IPS très bas.
  • Les AESH et les AED ne bénéficient toujours pas de la reconnaissance de leur métier qui passe notamment par un véritable statut.
  • Nombre de notifications ne sont pas honorées (manque d’heures AESH et notifications médico-sociales qui n’aboutissent pas).
  • Un nombre toujours croissant d’élèves dorment à la rue ou sont hébergé·e·s dans les écoles faute de mieux.

> Parce que nous ne devons pas cesser de nous battre pour une école publique qui fonctionne, qui permette à nos élèves d’apprendre sereinement, de grandir et de s’émanciper.
> Parce que pour se construire un avenir commun, la solidarité et l’égalité ne doivent pas être que des slogans mais au contraire mis en pratique au quotidien.
> Parce que c’est nous qui travaillons et que c’est à nous de décider et parce qu’ensemble on est plus fort·e·s.

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