La CNT appelle à participer au mouvement du 10-Septembre

Le Premier Ministre Bayrou a annoncé, soutenu par le Président Macron, les axes d’un budget d’une brutalité sans précédent pour les travailleuses et les travailleurs et les plus démuni·es d’entre nous. Cette décision fait suite à la “constatation d’un déficit” de la part de celui qui dirigeait depuis 2020 le Haut-commissariat au Plan, cette fumeuse et opaque officine mise en place par Macron qui lui-même tient les commandes de l’économie depuis 2014. La régression sociale et environnementale orchestrée par le pouvoir, nommée ici “déficit”, est la conséquence directe des politiques libérales : aides publiques aux grandes entreprises (plus de 210 milliards annuels), sans contrepartie financière ou sociale et sans contrôle, allègement de leur part de cotisation payée alors par les travailleuses et travailleurs, baisse d’impôts, et mêmes cadeaux réservés aux plus grandes fortunes. On nous parle de “société du travail” mais c’est d’une société d’exploitation qu’il s’agit.

La solution de Bayrou ? Une attaque des classes laborieuses : la suppression de deux jours fériés, des coupes dans les services publics, la remise en cause du droit du travail, une énième réforme de l’assurance chômage, le gel des prestations sociales et celui des salaires des fonctionnaires comme des contractuel·les, la désindexation des pensions de retraites, le doublement des franchises médicales, le définancement de l’hôpital et de l’école, la remise en cause de la 5e semaine de congés payés… 10 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté (chiffre 2023) et les inégalités entre les plus riches et les pauvres ne cessent de s’accentuer. L’année 2024 a battu, encore une fois, un record pour la bourgeoisie. 97 milliards d’euros ont été distribués aux actionnaires quand les profits des grosses boites française s’élevaient à 131 milliards. L’argent est donc bien là !

Le gouvernement déclare, en bombant le torse et vomissant des discours nationalistes, préparer la guerre. Mais c’est contre les pauvres qu’il entend la mener. Il a déjà ponctionné 4 milliards des caisses de l’État au profit de l’industrie et l’ingénierie de mort. À cela il faut ajouter les 3,5 à 5 milliards d’euros par an, évalué par la Cour des comptes, que coûte la généralisation du Service national universel (SNU) dont le but est de mettre la jeunesse en treillis, sous la coupe des bidasses, et de lui apprendre à marcher au pas.
Et pendant ce temps là, un génocide chaque jour s’intensifie à Gaza et la France continue à soutenir le gouvernement israélien et son armée, masquée par quelques effets d’annonce de Macron sans que rien ne soit suivit de faits. Pendant ce temps là, en Ukraine le gouvernement pond des mesures anti-syndicales, bâillonnant toute voie dissidente chez les travailleuses et travailleurs. La guerre, au profit des bénéfices économiques, est toujours tournée contre les plus démuni·es. Non à la guerre en Palestine et en Ukraine. Leurs guerres, nos morts.

Aussi, ce ne sont pas des élections et d’un nouveau ministre qui nous importe. Il ne suffira pas de changer de gouvernement, c’est le rapport de force entre travailleuses et travailleurs, celles et ceux qui produisent, et le patronat et sa cohorte d’actionnaires et autres “investisseurs”, qu’il faut instaurer.
La CNT appelle à participer à la construction de ce rapport de force pour obtenir des moyens pour la santé, l’éducation, le logement, la culture, des prestations sociales et l’Assurance chômage. Nous exigeons un retour à la retraite à 60 ans et des services publics de qualité, l’augmentation générale des salaires avec notamment le dégel du point d’indice pour les fonctionnaires. Nous récupérerons la richesse dans les poches des riches qui n’ont jamais été aussi nombreux et bien portant.

Derrière cette injustice sociale, il y a l’aliénation du travail sous domination managériale, l’écocide permanent de la civilisation industrielle, l’abrutissement généralisé à coup de consommation frénétique et d’hypnose par les media bollorisés. Il y a la logique de pousser les idées d’extrême-droite pour se présenter en rempart, de brouiller la pensée avec des “faits alternatifs” remettant en cause, sans aucun fondement, les travaux économiques (invention de la théorie du ruissellement, répartition des richesses…), écologiques (GIEC) et sociologiques prouvant la voie sans issue dans lequel gouvernement et patronat nous mènent. Il y a la remise au goût du jour du fameux “ennemi intérieur” en la personne des étrangers et des étrangères, de celles et ceux qui n’auraient pas la bonne religion, des islamo-gauchistes, des éco-terroristes et autre vocabulaire diffuseur de peur et de haine.


Forte de cette amère lucidité, armée par la volonté résolue de ne plus subir, portée par un idéal émancipateur d’égalité économique et sociale, la CNT appelle l’ensemble de notre classe sociale à renforcer la mobilisation du 10 septembre pour construire des revendications autonomes loin des logiques politiciennes et défendre nos intérêts avec nos propres modes d’actions en assumant de bloquer le pays par la grève et l’occupation des axes de communications, dans la durée, afin de créer un réel rapport de force économique.
Voici notre réponse au chaos politique, économique, social et environnemental de l’État, du capitalisme et de la montée des idées d’extrême-droite. Il faut que la colère déborde et qu’elle submerge la petite minorité qui tire profit de ce hold-up permanent et s’accapare toute la richesse.

Communiqué confédéral

Le 10 septembre à Grenoble est à retrouver sur Démosphère :
https://ul38.cnt-f.org/2025/09/06/rendez-vous-du-10-septembre-a-grenoble/

Faire grève le 10 septembre, toutes les explications ici :
https://ul38.cnt-f.org/2025/09/02/greve/


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