1er Mai : Pas de guerre entre les peuples ! Pas de paix entre les classes !

Le 1er mai n’est pas seulement un jour de fête, où le muguet et la buvette nous épargnent un jour de turbin. Depuis mai 1886 et le massacre des martyrs de Chicago luttant pour la journée de huit heures, en passant par le 1er mai 1891 où la « République » fait tirer, à Fourmies, sur les ouvrier·e·s revendiquant également la journée de 8 heures et refusant les baisses de salaires annoncées, l’histoire nous rappelle que le 1er mai, c’est surtout le jour de la lutte internationale des travailleuses et des travailleurs.

UN JOUR DE LUTTE parce que le passé, des canuts aux gilets jaunes, nous a montré que les avancées sociales ne s’obtiennent jamais en demandant gentiment, mais toujours par le rapport de force.
Un JOUR DE LUTTE POUR TOUTES ET TOUS parce que le système économique capitaliste qui règne partout dans le monde exploite les gens qui travaillent, les abîme puis les jette, tandis qu’il engraisse la classe bourgeoise qui, elle, peut profiter sans transpirer ni s’inquiéter.
UN JOUR DE LUTTE DES TRAVAILLEUSES parce que les femmes restent, encore aujourd’hui, « les prolétaires des prolétaires », sous payées et essorées au travail, exploitées au foyer, harcelées et violentées à la maison et dans la rue.
UN JOUR DE LUTTE INTERNATIONALE car notre classe sait que les travailleurs et les travailleuses ne doivent jamais se laisser diviser par le nationalisme et les réflexes identitaires. Le poison du racisme dresse les pauvres les un-es contre les autres pour nous faire oublier que ce sont les riches qu’il faut secouer pour les forcer à partager.

On croit gagner sa vie mais on meurt pour les industriels

Les pauvres toujours plus pauvres, le travail toujours plus dur, la vie toujours plus précaire, les riches toujours plus indécents qui vivent dans un monde à part, la guerre sociale se mène à coup de licenciements et d’attaque sur les retraites, les salaires, les services publics… l’évidence est partout, sauf dans les média, qui, eux, divertissent pour faire diversion.
La guerre sociale se transforme en guerre territoriale quand la bourgeoisie y trouve son intérêt, quand Trump veut s’accaparer le sous-sol ukrainien, quand Poutine veut mettre la main sur le blé ou les ports d’Ukraine, quand Netanyahu et Trump veulent génocider Gaza pour y faire un grand « club Med », quand Dassault, ST micro et les autres veulent vendre des canons 2.0 « made in France », quand Macron remet en cause la possibilité d’auto-détermination du peuple kanak en « Kanaky-Nouvelle-Calédonie », quand les grands patrons se font les chantres du néo-colonialisme…
Bayrou nous informe qu’il va donc ponctionner 40 milliards de plus sur des services publics déjà à l’os, pour les filer aux boites privées (patrons et actionnaires) au nom du « grand réarmement ». C’est ce que Macron et ses copains appellent « des efforts » (pour nous, pas pour lui), c’est ce qu’on appelle « l’économie de guerre » et c’est une économie antisociale qui n’a aucune chance d’enrayer les délires impérialistes mais qui va évidemment attaquer nos droits et nos conditions de vie pour engraisser les rupins.
Les milliers d’emplois supprimés dans la grande distribution (Casino et cie), à Vencorex, chez Arkema, les délocalisations annoncées chez ST, les salarié·e·s touché-e-s par les magouilles de Ohayon (Go sport, Camaïeu et cie), toutes ces victimes de la guerre sociale ne verront pas la couleur de « la solidarité nationale ». Pour se défendre, notre classe ne doit compter que sur elle même, car la démocratie (élections législatives) ou le « dialogue social » (conclave sur les retraites) ont (encore) été enterrés par la bourgeoisie radicalisée.

Ni facho, ni macho

Les spécialistes de la brutalité, des inégalités et de la guerre de tous contre toutes, ce sont les néofascistes. Comme ils sont aussi les larbins de toutes les bourgeoisies, les ennemis de toutes les avancées féministes, les glorificateurs de tous les nationalismes belliqueux, ils se retrouvent au pouvoir partout (USA, Russie, Italie…), la France attend son tour en y glissant dès à présent. Bolloré et ses médias préparent les esprits, l’opinion, ça se fabrique. Avec Musk, on passe du néofascime au technofascisme, la puissance des outils de contrôle technologique entre les mains du plus gros milliardaire du monde nostalgique de Mussolini, la dystopie est devenue réalité. Tous les relégués du rêve capitaliste savent qu’ils ne seront jamais les gagnants du système alors ils construisent leurs identités sur le fait d’être « français » ou d’être des « vrais hommes », racistes, masculinistes, ils étaient des relégués, ils deviennent des dominants, leur condition réelle reste intacte, les tireurs de ficelles peuvent dormir tranquille. Résister à l’air du temps, c’est d’abord parvenir à contrer les manipulations politiques. Les organisations du mouvement ouvrier révolutionnaire, féministe et antiraciste servent à promouvoir d’autres rapports sociaux, qui préfèrent la solidarité et la lutte des classes à la compétition et sa lutte des places.

Oui mais…
Quand on se syndique, ça nous attire des problèmes.
D’abord, on n’est pas obligé d’aller dire à tout le monde qu’on a sa carte au syndicat. Et quand on passe à l’offensive, si on a réfléchi à plusieurs, on a plus de possibilités de se faire respecter et même de gagner, individuellement et collectivement.
Franchement, lutter ça sert à rien.
Se plaindre tous les matins à la machine à café, subir en baissant la tête, penser qu’on fait mieux son travail que les autres et que ça suffira à s’attirer la sympathie du patron, n’a jamais abouti à rien. Les syndicalistes s’informent et reprennent du pouvoir sur leur travail, parce que quand on passe 8 h par jour et 5 jours par semaine dans un endroit qui s’appelle le travail, c’est dommage d’accepter de n’être qu’un simple pion pour la moitié de sa vie.
La lutte et notamment la grève, quand elles sont bien organisées, permettent de créer un rapport de force économique, et l’économie, c’est le seul argument que comprend un capitaliste.
Les syndicalistes, c’est des planqués qui nuisent à l’entreprise.
Les syndicalistes travaillent comme les autres mais ils et elles travaillent aussi pour que leurs collègues évitent de se faire marcher dessus. Et si certain·es syndicalistes ont des pratiques éloigné·es de l’autogestion et du collectif, ce que nous prônons à la CNT, il ne tient alors qu’à nous de les remplacer. Souvent, les syndicalistes sont informé-e-s de la santé économique de leur boite, s’efforcent de donner un sens au travail, se battent pour que le turbin ne rime pas toujours avec chagrin. C’est le contraire de la paresse et de la lâcheté.

Contre le bruit des bottes et le silence des pantoufles : s’organiser, se syndiquer

Pour contrer les petits renoncement et les grandes régressions, la lâcheté collabo des bourgeois planqués et les petits manageurs qui nous pourrissent la vie au boulot, il faut relever la tête, trouver des alliés, s’organiser, se syndiquer.

Appel de l’Intersyndicale Isère, dont est membre la CNT, à retrouver ici : https://ul38.cnt-f.org/2025/04/22/1er-mai-journee-internationale-des-travailleuses-et-travailleurs/


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