Ça fait 40 ans que les fonctionnaires servent de punching-ball à tous les ennemis des droits sociaux, de l’égalité et du progrès social.
Parce que nous sommes les dernier·e·s à ne pas être totalement flexibilisé·e·s et à ne pas enrichir directement des capitalistes, les bourgeois veulent nous précariser au nom de « l’égalité avec le privé ».
Il se trouve que ce sont les porte-serviettes de la bourgeoisie la plus caricaturale qui sont au pouvoir ces dernières années, qui s’y maintiennent « quoi qu’il en coûte » (élections ou pas) et qui veulent la peau des services publics.
Aujourd’hui, les fonctionnaires sont dos au mur, en face, il y a Kasbarian, un ministre à gage, admirateur d’Elon Musk, consultant et politicien professionnel, dont la mission est d’en finir avec le statut de la fonction publique. Ce fils d’inspecteur de l’éducation nationale nous déteste. Il a laissé Sarkozy nous insulter sans réagir, il défend son projet des trois jours de carence pour les fonctionnaires en cas d’arrêt maladie, mais aussi la facilitation des licenciements, la paie au « mérite », le gel du point d’indice, le choc d’austérité à base de suppressions de postes (encore)…
Vous pouvez retrouver en détail le projet Kasbarian Guérini pour la fonction publique ici, en un mot : les rêves de nos ministres sont nos cauchemars.
Avant de gagner sur le fond (sauver et étendre les services publics, refinancer la solidarité sociale et la sécu, forcer les riches à partager le gâteau qu’ils ont accumulé sur notre dos en nous essorant à coup de productivité sauce « uber »), il faut au moins parvenir à se faire respecter en forçant ce pouvoir arrogant à remballer son augmentation du délai de carence à 3 jours pour maladie.
Tout a été dit et démontré en la matière, rien ne justifie cette mesure sur le plan économique, politique ou sanitaire.
En guise d’économie, le ministre espère gratter 1, 5 milliards quand la fraude fiscale s’élève à 80 milliards.
En guise d’égalité et d’alignement (par le bas) sur le privé, la com’ sournoise du gouvernement est démentie par les faits (les deux tiers des employés du privé ont leurs jours de carences pris en charge, les profs ne sont pas plus absent·e·s que les autres etc.), mais la stratégie de division a quand même bien fonctionné auprès des plus endoctrinés. On a donc eu notre lot de débats scabreux sur les « avantages » comparatifs des diverses situations de travailleuses et travailleurs, pendant que les vrais privilégiés de la classe bourgeoise nous regardaient nous écharper.
En guise de risque sanitaire, on se demande encore qui sont les génies qui trouvent concevable d’envoyer un-e prof tousser sa pneumopathie sur ses élèves ou de mettre une infirmière à 39° de fièvre en bloc opératoire.
Pour venir à bout de cette mesure dangereuse et scandaleuse, rien ne sert de débattre, il faut se battre.
Il faut bloquer les services publics pendant suffisamment longtemps pour que l’économie s’en ressente, en empêchant les gens d’aller bosser parce qu’ils doivent garder leurs enfants pour cause d’écoles fermées, en empêchant les transports de fonctionner, en empêchant les poubelles d’être ramassées, etc.
Et pour ça, il n’y a que la grève, la vraie, la totale, la reconductible. La grève, c’est utile si on la fait vraiment, et puis ça peut rapporter gros, parce que si les trois jours de carence passent, une bronchite coûtera 300€ et une grippe 400€ en baisse de salaire. Les simulateurs de la FSU ou de FO sont à votre disposition si vous voulez vous faire une idée.
La grève étant, très objectivement, plus rentable à court terme que l’inaction, il faut se mettre massivement en grève le 5 décembre et il faut activement préparer l’arrêt total et reconductible du travail pour la semaine d’après, juste au cas où Kasbarian et ses copains manquent de flexibilité et refusent de plier leur réforme pourrie.
En grève le 5 décembre !
Manif 10h – Gare de Grenoble
Et après ? On bloque tout ! Jusqu’au retrait !
L’appel de la CNT éducation pour le 5 est là.
L’appel de l’Intersyndicale Isère pour le 5 est là.