Et maintenant, la fronde populaire !

L’extrême-droite est défaite, dit-on. Le fascisme est resté aux portes du pouvoir, très près. Tellement près qu’on sent encore l’haleine fétide de la bête immonde, qu’on voit encore la gangrène se propager. Si le FN-RN n’a pas le sceptre du royaume, son idéologie nauséabonde continue de se diffuser dans les têtes, dans la rue.
Et n’oublions pas que les crimes de guerre se poursuivent dans les territoires palestiniens.
N’oublions pas que Poutine massacre les populations en Ukraine.
N’oublions pas qu’en Kanaky, les milices continuent d’abattre impunément des Kanak avec le soutien des forces répressives de l’État colonial français.

Les travailleuses et les travailleurs, parmi lesquelles les personnes qui subissent le racisme, les discriminations de genre, le validisme ont évité le pire : une majorité fasciste. Le front issu des partis politiques de gauche a la majorité en ayant affiché un programme que le mouvement social porte depuis des années : retraites, salaires, service public, temps de travail, antiracisme et féminisme.

La CNT, attachée à l’indépendance du syndicalisme vis-à-vis des organisations politiques, est extrêmement vigilante à ce que les promesses voient le jour et cela ne se fera pas sans réactivation du mouvement social. Si les partis de gauche et de la social-démocratie ont décidé, dans une volonté d’union face au risque d’extrême-droite, d’employer l’étiquette de “Front populaire”, rappelons que les résultats sociaux de celui-ci sont en grande partie à mettre au crédit du mouvement social, des occupations d’usines et des grèves. Même si nous ne sommes plus en 1936 (le Front populaire avait alors gagné…), n’ayons aucune naïveté.

Il ne s’agit pas de signer un chèque en blanc à ce “nouveau front populaire” car c’est bien des dizaines et des dizaines d’années de politique antisociale menée quelle que soit la coloration des gouvernements qui font qu’aujourd’hui il est presque minuit dans le siècle.

La CNT appelle l’ensemble du monde du travail à s’organiser pour construire ce mouvement fort, seul à même d’arracher de nouvelles conquêtes sociales et prendre l’argent là où il est : dans les poches du patronat et des actionnaires.

Face au fascisme, porteur d’un ordre mortifère, et au néo-libéralisme qui brise nos acquis, le combat sera âpre. Alors menons-le. Demain, comme hier, nous repartons sur nos lieux de travail, de vie, porté·es par l’élan militant qui s’est fait jour. En assemblée générale, en grève, continuons la lutte. Sans des avancées sociales réelles, l’idéologie et les partis d’extrême-droite risquent de gagner encore du terrain.

La solidarité, l’entraide, l’action commune, la production pensée et partagée collectivement, voilà ce que la CNT tente d’organiser, ici et maintenant, malgré les attaques toujours plus violentes que nous subissons. Et si nous ne garantissons rien, aucune victoire, aucune réussite, nous savons que ce chemin a le mérite d’un horizon qui chante.

Communiqué de la CNT (Confédération nationale du travail), 10 juillet 2024



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