Dimanche 5 mai : face à l’extrême-droite, contre-offensive trans’

Les Républicains et le Rassemblement National s’attaquent à la jeunesse et aux personnes trans’ depuis mars 2024, avec deux propositions de lois en cours d’examen. Parmi leurs exigences :

Le discours est toujours le même : agiter des paniques morales, contrôler la jeunesse pour combattre le “wokisme” et “l’idéologie trans”. Ces monstres fantasmés servent à nier des décennies d’observation scientifique, les connaissances médicales et la réalité que nous vivons au quotidien. En plus d’être la cible de leurs obsessions, la jeunesse est instrumentalisée pour attaquer les minorités et habituer la population au contrôle des corps. Pendant ce temps, les mutilations arbitraires sont toujours largement pratiquées sur les enfants intersexes (né-es avec des variations biologiques de leurs caractéristiques sexuelles).

En plus d’être la cible de leurs obsessions, la jeunesse est instrumentalisée pour attaquer les minorités et habituer la population au contrôle des corps.

Cette rhétorique complotiste vise notamment les personnes transféminines, qui subissent déjà les formes les plus violentes de la transphobie, sont précarisées, agressées et assassinées régulièrement. Ces conditions de vie sont d’autant plus brutales pour les personnes trans’ migrant-es, travailleuses du sexe, handicapé-es, sans-papiers et/ou subissant le racisme.

Depuis 2016, avec l’obtention de la levée de la stérilisation forcée pour accéder à nos papiers, on observe une intensification des attaques. Les réactionnaires occupent tous les médias, agitant la liberté d’expression comme drapeau pour servir un discours de haine, mais n’hésitant pas à utiliser le harcèlement, les pressions politiques et les procédures-bâillons contre les militant-es et les associations qui défendent nos droits.

Derrière cette proposition de loi des Républicains, se cache l’Observatoire de la Petite Sirène, un groupuscule transphobe. Au sein du RN et de la droite en général, les stratégies s’organisent : attaques ciblées sur les femmes trans’, alliances avec des groupuscules fascistes violents, invasion des tribunes médiatiques et du gouvernement, banalisation des appels à la haine sous couvert de “débats”, menaces sur le personnel médical, plaintes judiciaires à la chaîne contre les plannings familiaux et toutes les structures de soin et d’accueil…

Nous, associations trans’, queer, LGBTI, ne pouvons pas être seuls moteurs de cette lutte. Nous consacrons notre énergie et notre temps à soutenir des personnes dont les besoins vitaux sont menacés. C’est essentiel, mais ça ne suffit pas. Les anti-trans’ sont peu nombreux mais bruyants. Désormais, cacher leur alliance avec l’extrême-droite n’est plus possible. Ce sont les mêmes qui attaquent les femmes, les personnes LGBTI, étrangères et non-blanches.

Allons plus loin qu’une posture défensive.


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