L’UNI et la Cocarde étudiante tentent de s’implanter à l’université de Grenoble

Nous souhaitons partager le communiqué ci-dessous bien que, pour des raisons de rapidité, nous n’avons pas pu nous associer à sa signature. Nous témoignons toute notre solidarité aux travailleuses, travailleurs, étudiantes et étudiantes de la fac de Grenoble en ces temps où l’extrême-droite reçoit une oreille toujours plus complaisante dans les médias, les partis politiques de droite dont la Macronie qui ne cesse de passer des lois de plus en plus racistes et excluantes, les syndicats patronaux et les têtes dirigeantes des institutions de l’éducation.

Deux syndicats d’extrême-droite et de droite extrême

L’extrême-droite tente depuis plusieurs années de se construire à Grenoble en s’appuyant sur les “syndicats” étudiant UNI et plus récemment la Cocarde étudiante. Ces organisations regroupent les sympathisant·e·s de Le Pen et Zemmour, candidat·e·s pour lesquel·le·s elles avaient appelé à voter aux présidentielles de 2022, alors même que Zemmour y défendait l’expulsion d’un million d’étranger·e·s sous l’égide d’un “Ministère de la Remigration”. Ces liens avec les partis d’extrême-droite se maintiennent au-delà des élections. Les militant·e·s de l’UNI Grenoble tenaient ainsi un stand à la fête du parti de Zemmour, en juillet dernier dans la banlieue lyonnaise.

Au-delà des discours, ces organisations encouragent à la violence physique contre les jeunes et les travailleurs·ses voire l’exercent directement. Ce 28 mars, l’un des dirigeants de l’UNI Grenoble a ainsi gazé à la bombe lacrymogène les étudiant·e·s venu·e·s contester la tenue d’une conférence d’extrême-droite. De son coté la Cocarde a vu son ancien président Sinisha Milinov condamné à 16 mois de prison dont 6 fermes en février dernier pour une attaque raciste à coups de couteau contre 3 jeunes à Lyon.

Haine des étrangers et racisme : point commun de l’UNI et la Cocarde

À Marseille, la tête de liste Cocarde aux élections étudiante, Marc Solina était passé quelques mois auparavant en garde-à-vue pour avoir – lors d’un concert de SOS Méditerranée – déployé une banderole raciste sur laquelle était écrit « qu’ils retournent en Afrique » à propos des exilé·e·s dont l’ONU estime que plus de 270000 ont péri depuis 2014 en tentant de rejoindre l’Europe. Ces affirmations ne sont pas un cas isolé : sur son instagram, la Cocarde publie les collages qu’elle fait en résidence étudiante : « un Français vaut mieux qu’un Sénégalais », « les nôtres avant les autres »… et revendique ouvertement l’instauration de la préférence nationale, mesure phare de Le Pen, dans les universités.

De son côté, l’UNI avait célébré le meurtre de Nahel par un policier en juillet dernier en écrivant sur twitter « France 1 — Racailles et islamo-gauchistes 0 » à propos de la pétition ayant rendu millionnaire la famille du meurtrier. Plus récemment ils ont fait campagne par pétition pour tenter de faire fermer Le Patio Solidaire, bâtiment d’accueil pour les exilé·e·s en demande d’asile. Une manière pour l’UNI de célébrer la loi immigration, écrite par le FN et votée par le gouvernement.

Une machine à recycler les politiciens

L’UNI Grenoble comme la Cocarde savent aussi cultiver leurs liens avec les politiciens en manque de popularité. L’ex-maire de Grenoble, Alain Carignon, condamné à 5 ans de prison en 1989 pour avoir détourné l’équivalent de 2,9 millions €, est ainsi régulièrement invité à partager ses bons tuyaux avec les sympathisants de l’UNI. Quand à la Cocarde, ses ex-présidents/secrétaires, Luc Lahalle et Pierre-Romain Thionnet se sont eux-mêmes recyclés comme assistants parlementaires des députés RN Jordan Bardella et Catherine Griset.

Des “syndicats” qui s’attaquent aux droits des étudiant·e·s et des jeunes

Ces organisations passent leur temps à faire la promotion de politiciens en mal d’audience mais s’opposent systématiquement aux étudiant·e·s et aux jeunes mobilisé·e·s pour leurs droits. Leurs programmes consistent à accompagner la politique de privatisation de l’enseignement supérieur : délégation de la restauration et du logement universitaire à des acteurs privés ; recours à l’endettement étudiant ; renforcement du poids des stages – en fait du travail gratuit – dans la validation des diplômes ; vote contre la prolongation des repas à 1€ en 2021… Loin de permettre une quelconque “excellence”, l’essor de l’enseignement supérieur privé – qui a crû de 9 % depuis 2019 pour regrouper plus de 20 % des étudiant·e·s en 2021 – appauvrit et précarise la jeunesse au profit de quelques actionnaires.

Luttons contre l’extrême-droite et pour des moyens financiers et humains afin d’assurer un enseignement de qualité !

Texte signé par : Union étudiante Grenoble (UEG), Unef Grenoble, Solidaires étudiant·e·s Grenoble, CGT-FERC sup, FSU-UGA, Action antifasciste Grenoble, Cisem, Réseau de lutte contre le fascisme (RLF) Grenoble, UCL Grenoble, Jeunes communistes Isère (JC), Les Jeunes Insoumis·es Grenoble, NPA Grenoble-Isère.


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