Samedi 27 mai : Macron veut mettre la jeunesse au garde-à-vous !

Le samedi 27 mai débarque à Grenoble la caravane de promotion du Service national universel (SNU). Il s’agit pour le gouvernement de faire la pub d’un service militaire relooké pour une jeunesse qu’il peine à convaincre et à discipliner. Dans plusieurs villes des manifestant·e·s ont réussi à perturber le « village » SNU déployé pour l’occasion, voire à lui faire plier bagages (Nantes, Quimper, Versailles, Paris). Nous appelons à faire pareil à Grenoble, par l’organisation d’un rassemblement le jour même.

Il ne manque pas de raisons de s’opposer au gouvernement et à son SNU !

La jeunesse au garde à vous !

La réforme du bac, parcoursup, la répression policière lors des blocages des lycées et mouvements sociaux… autant de moyens de mettre la jeunesse au pas. Le SNU n’est qu’une attaque supplémentaire qui vise à inculquer un esprit d’obéissance aux règles. Ces mêmes règles qui créent et augmentent les inégalités dans la société. Pour contrôler toujours plus, le SNU permettra le fichage de tou·t·e.s les jeunes de 16 à 25 ans.

De l’argent, il y en a !

Après une phase de lancement dont on peine à estimer le coût tellement les discours sont opaques, le SNU coûtera au moins 2 milliards d’euros par an (Rapport d’information du Sénat du 8 mars 2023).

Cette dépense est indécente quand on voit comme le gouvernement siphonne les différentes caisses de solidarités (sécurité sociale, retraite, chômage…). Ces milliards seraient bien plus utiles pour les services publics de l’Éducation, de la Santé et du Travail social, qu’aux mains des militaires!La casse de ces secteurs bien programmée depuis de nombreuses années continue : perte de moyens, de postes non remplacés, de restructurations toujours vues et négociées à la baisse. Tout cela laisse en souffrance les travailleur·euses qui sont engagé.es dans des métiers essentiels et qui peinent à se faire entendre. Il est à noter que l’argent du SNU ce ne sera pas financé par le budget colossal de l’armée mais bien par celui de l’éducation…

Travail gratuit

Après un mois de levers de drapeaux au son de l’impérialisme français, les jeunes seront exploité·e·s de 2 à 12 mois dans ce que le gouvernement appelle « l’engagement volontaire ».

Sous couvert d’intérêt général, les jeunes du SNU seront utilisé·e·s pour remplacer des emplois aujourd’hui occupés par des personnes qui ont un salaire et des droits individuels et collectifs.Encore une façon d’habituer la jeunesse à la précarité.

Après la sur-utilisation des contrats précaires et des services civiques dans les milieux associatifs et le service public, voilà que débarque la main d’oeuvre gratuite du SNU ! Encore une façon d’habituer la jeunesse à la précarité.

Le bien-être oublié

Le SNU, c’est d’abord une période de 12 jours d’encadrement par des militaires, des profs et des anims. Le tout avec une dérogation spéciale de la loi par Jeunesse et sports : 1 adulte pour 50 jeunes, pour au total des séjours rassemblant 150 jeunes (quota d’encadrement réglementaire dans les colos : 1 encadrant.e pour 12 jeunes). Qui dit mieux ? Et qui pressent dans quelques années le glissement du taux d’encadrement du SNU sur le reste des accueils collectifs de mineurs ?

Le bien-être au SNU, c’est aussi des pompes en pleine nuit comme punition collective, des malaises après plusieurs heures de garde à vous ou après des tours de terrains forcés pour des jeunes avec des soucis de santé, des simulations de fusillades… On aura vu mieux en matière d’émancipation.

À cela s’ajoute propos racistes, agressions verbales, harcèlements et agressions sexuelles. Indice : ce ne sont ni les anims ni les profs qui sont en cause dans les histoires.

Vous n’en avez pas entendu parler ? Normal, Jeunesse et Sport a tout balayé sous le tapis. Heureusement des journalistes font le boulot. Des sources ? Plusieurs articles de Politis (depuis février 2023), Mediapart, et même Marianne !

Un discours creux, un casernement dangereux

Au cours des présentations, les syndicats ont pu demander si le SNU était issu d’un constat dressé par des observations et des études de terrain dont seraient issus des textes encadrants le SNU tel un projet éducatif. Réponse : Non. Tout repose sur la volonté d’un seul homme : Emmanuel Macron. Pour Sarah El Haïry, secrétaire d’État chargée à la jeunesse et au SNU « être contre le SNU c’est être contre la mixité sociale, la cohésion nationale et l’émancipation des jeunes ».

C’est oublier que le casernement (on dit séjour de cohésion) de deux semaines est encadré par des militaires. L’uniforme, les parcours du combattant, les formations sur la défense et la sécurité intérieure, etc. : voila le kit d’endoctrinement qui permet de banaliser le rôle de l’armée. Encore une manière de rendre acceptable, aussi bien le contrôle des frontières que les opérations visant à détruire les bidonvilles et en expulser les habitant·e·s à Mayotte.

Macron déclare « je sais pouvoir compter sur les militaires et les anciens militaires pour faire face au défi de renforcer les forces morales de la nation, en particulier de la jeunesse ».

En réalité, ce n’est pas la peine de caricaturer les militaires, ils s’en chargent eux-mêmes. Une enquête administrative vise deux militaires chargés de l’encadrement d’un stage pour des faits rapportés de harcèlement sexuel, d’agression et de racisme.

Face au climat social actuel le gouvernement a reculé sur le caractère obligatoire du SNU. Il maintient toutefois sa promotion à travers la tournée de la « caravane » du SNU.

Préparons l’accueil qu’elle mérite à cette caravane !
Abrogation du SNU !

RDV samedi 27 mai à 10h devant la Bobine (parc Paul Mistral) contre la caravane du SNU

Déclaration de “l’Interorga 38 contre le SNU” dont fait partie la CNT 38.


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