Rassemblement : mercredi 1er février, 16h30, devant la mairie de Fontaine
Deux familles avec des enfants scolarisé·e·s à Fontaine (au collège Jules-Vallès et dans les écoles maternelle et élémentaire Paul-Langevin) sont actuellement à la rue alors qu’elles devraient être hébergées par l’État qui ne respecte pas ses propres lois (inconditionnalité de l’hébergement garantie par le Code de l’action sociale et des familles, Article L345-2-2). À l’échelle de l’agglomération grenobloise, ce manque de places d’hébergement est criant, avec au moins une centaine d’enfants à la rue. Les centres d’hébergement sont saturés et inadaptés (en particulier loin des écoles), les conditions de vie y sont indignes. La préfecture de l’Isère a d’ailleurs été condamnée en mai 2021 pour l’insalubrité des centres, le manquement aux conditions d’hygiène et l’insuffisance de l’alimentation fournie aux personnes hébergées.
Face à cette situation intolérable, la mobilisation s’organise.
À Grenoble, 7 écoles sont actuellement occupées par des collectifs de parents d’élèves et d’enseignant·e·s, soutenus par le Réseau Éducation Sans Frontières (RESF), le Droit au Logement (DAL), la FCPE 38, l’Intersyndicale « Enfants migrant·e·s à l’école » (FSU, SUD, CNT), pour mettre des familles à l’abri et faire pression pour que l’État les héberge.
À Fontaine, des parents d’élèves, des enseignant·e·s et des personnels solidaires, soutenus par le conseil local FCPE Jules-Vallès et le RESF Fontaine, se mobilisent depuis plusieurs semaines pour soutenir les deux familles à la rue et faire respecter leur droit à un hébergement. Ils ont interpellé les élu·e·s de la mairie de Fontaine afin qu’ils mettent tout en œuvre pour contraindre l’État à héberger ces deux familles. Dans l’attente, il a été demandé à la mairie de mettre les familles à l’abri.
Malgré plusieurs réunions avec la mairie, aucune solution n’a été trouvée. Pourtant, face à l’inaction de l’État, le maire dispose d’un pouvoir de police qui l’autorise à prendre des mesures d’urgence pour protéger ses administré·e·s et reloger femmes, hommes et enfants que l’État et le Conseil départemental laissent de côté. Le maire peut aussi réquisitionner des logements et des biens vacants, aussi bien publics que privés, afin de répondre aux urgences sociales. Par ailleurs, l’ex-centre d’hébergement hivernal « la chauve souris » est actuellement inutilisé et doit donc pouvoir accueillir des familles en urgence. Ce lieu est insalubre, selon la mairie, alors qu’il y a moins d’un an il accueillait transitoirement des familles ukrainiennes. Une fuite d’eau aurait depuis été détectée, argument peu convaincant quand il s’agit de mettre à l’abri des familles à la rue.
Interpellé à plusieurs reprises, le maire oppose des arguments inentendables au regard de l’urgence de la situation. Il renvoie la responsabilité de la situation aux familles auxquelles il reproche d’avoir « volontairement » renoncé à leurs hébergements précédents. Nous savons que si les familles avaient obtenu des logements décents, elles y seraient restées.
Nous appelons donc à un rassemblement devant la mairie de Fontaine, mercredi 1er février 2023, à 16h30 afin d’obtenir :
— un hébergement en urgence sur Fontaine des deux familles à la rue, dans l’attente d’une solution de logement décent sur l’agglomération, pour permettre aux enfants de poursuivre leur scolarité dans les meilleures conditions ;
— que la mairie fasse pression sur l’État pour obtenir ce logement ou qu’elle le fournisse elle même.
Un toit, une école, des papiers !
Le collectif de soutien aux familles à la rue à Fontaine
(Parents d’élèves, FCPE, enseignant·e·s et personnels, RESF Fontaine)