Un : Responsabilité collective et solidarité de classe
L’épidémie de Coronavirus se propage et tue à une vitesse exponentielle. Il est d’abord de notre responsabilité de prendre en compte la crise sanitaire en tant que telle et militer pour des comportements collectifs responsables, c’est à dire prendre les mesures nécessaires et s’en remettre aux avis des personnel.le.s médicaux pour freiner la propagation. Dans les hôpitaux, les EHPAD, les centres de soins, les transports, les commerces ouverts, les travailleur.euse.s les plus exposé.e.s sont aussi celles et ceux qui se battent quotidiennement pour maintenir les personnes en vie et les assister au quotidien. Et comme toujours, ce sont les plus précaires qui paieront le prix fort…
Alors soyons réellement solidaires avec les personnel.le.s en première ligne, arrêtons le travail, rentrons chez nous et restons-y ! C’est la moindre des disciplines « révolutionnaires » que d’appliquer à soi même ce qui est favorable à tous et toutes.
Deux : Arrêt de la production et pouvoir de décision aux travailleur.euse.s
C’est aux travailleur.euse.s d’évaluer le risque et de prendre les décisions pour elles et eux-mêmes, comme à Bordeaux, où, lundi 16 mars, dans les transports publics, les camarades ont fait valoir leur droit de retrait_! Si l’employeur n’est pas en mesure d’empêcher tout risque_: Droit de retrait_!
En Italie, des dizaines d’industries (automobiles, pétrochimiques…) sont entrées dans la grève contre la poursuite de la production que les travailleur.euse.s ne jugeaient pas vitale. Car les capitalistes et les gouvernants placent toujours leurs profits au-dessus de notre santé et ne souhaitent pas voir la machine capitaliste s’enrayer. Mais nous ne sommes pas de la chair à patron! Exigeons l’arrêt immédiat des activités productives non nécessaires.
Ces mesures élémentaires d’autoprotection ne doivent pas nous faire taire, ni empêcher de réfléchir et d’agir. Nous ne sommes pas dupes des conditions de propagation d’un tel virus. L’augmentation des flux (financiers, de marchandises, humains), la destruction de la nature et la course folle au profit d’un côté, la casse des services publics et de la sécurité sociale de l’autre, nous lancent droit dans le mur. Voilà maintenant des années que les personnel.le.s de l’hôpital public hurlent et luttent contre les coupes budgétaires et la fermeture des lits. Aujourd’hui, nous payons le prix d’un système à bout de souffle.
Trois : Un confinement qui n’est pas le même pour tout le monde
La sous-culture capitaliste qui conjugue l’égoïsme, la consommation et le confort individuel comme fausse recette du bonheur est entrée dans les têtes si profondément que beaucoup de gens sont incapables de s’astreindre aux mesures élémentaires de protection sous prétexte de liberté individuelle, voire d’insoumission à l’autorité.
Au delà de ses comportement de petits bourgeois privilégiés, il faut admettre que le repli forcé sur la sphère privée est un aller simple pour la violence pour beaucoup de femmes et d’enfants. Nous savons que la «cellule familiale» est le lieu de tous les dangers pour bon nombre de catégories dominées. En Chine, en Italie, le confinement a amené une recrudescence historique des violences «domestiques» qui visent toujours les mêmes.
Par ailleurs, la fermeture des services publics et la mise à l’arrêt des structures d’accueil collectives (écoles, crèches, services sociaux, etc.) condamnent les jeunes et les pauvres (et les jeunes pauvres) à la solitude et à l’indigence, quand les bourgeois vont profiter de leur maison de campagne (quitte à propager le virus).
Dans les prisons et les centres de rétention administrative (CRA), les conditions sanitaires, déjà déplorables hors-période de crise, sont alarmantes. Un prisonnier diabétique de 74 ans à Fresne est déjà mort du covid-19. La suppression des parloirs et visite en UVF est à l’origine d’émeutes dans au moins deux centres pénitentiaires. A Bordeaux, une juge des libertés et de la détention a ordonné la remise en liberté de toutes les personnes incarcérées en CRA. Cette décision doit être généralisée sur tout le territoire.
Enfin, face au risque de mortalité, rien n’est fait pour les migrant.e.s bloqué.e.s aux frontières européennes ou dans leur pays d’origine. On les laisse crever en mer!
Quatre : Le système est malade, achevons-le !
Rien ne sera plus comme avant…. Et c’est Macron qui le dit_! Mais ne laissons pas aux capitalistes la possibilité de rajouter une pièce dans la machine, sitôt ce virus vaincu. Qu’on ne s’y trompe pas_: Le président ne souhaite pas enrayer la machine productiviste mais la sauvegarder, quitte à faire quelques concessions.
De la génèse du virus à sa propagation et sa « gestion », cette séquence est une démonstration implacable de la faillite du système capitaliste.
Profitons de ce moment pour reprendre la main sur notre production et nos vies_!
Profitons de l’effondrement de la bourse pour la fermer.
Profitons de la faillite des commerces de gadgets pour nous libérer des productions nuisibles.
Revendications immédiates :
Faire appliquer le droit de retrait
Maintien des salaires à 100% dans tous les secteurs impactés par le confinement et interdiction des licenciements
Reconnaissance du coronavirus comme maladie professionnelle pour les personnel.le.s hospitalier.e.s ainsi que tou.te.s les travailleur.euse.s contaminé.e.s n’ayant pas eu d’autre choix que de se rendre sur leur lieu de travail
contaminé.e.s
Indemnisation à 100% en cas de chômage partiel et maintien sans condition de toutes les allocations
Prise en charge à 100% des arrêts de travail pour la garde des enfants
Mesures d’urgence pour le logement (réquisitions!)
Réquisition et mise sous tutelle de toutes les cliniques privées