Pas de guerres entre les peuples, pas de paix entre les classes
Incapable d’agir contre le chômage, la précarité et la pauvreté, incapable de lutter contre un capitalisme mortifère (il n’a jamais prétendu vouloir lutter contre…) qui nous condamne à la crise permanente et à des vies calamiteuses, le gouvernement et ses soutiens partisans s’enferment dans des postures martiales et chauvines.
L’état d’urgence avait été proclamé pour douze jours.
Il a été reconduit le 26 novembre 2015.
Il a été prolongé du 26 février au 26 mai 2016.
Si on comprend bien le premier ministre, il serait éternisé « jusqu’à ce que l’on puisse se débarrasser de Daech ».
Troisième exportateur d’armes au monde, l’état capitaliste français et ses sociétés d’armement sont des faiseurs de guerre. Contre l’argent du pétrole, ils en fourguent au Qatar, à l’Arabie Saoudite et à leurs amis djihadistes, à la Turquie qui massacre les Kurdes, et à tous les régimes dictatoriaux et corrompus.
Le chaos politique au Moyen-Orient et en Afrique, les rivalités économiques pour le contrôle des richesses et les enjeux internationaux font des civil-es les premières victimes. Certain-e-s partent de leur pays en guerre, fuyant devant la terreur. Quand ils/elles ne périssent par au cours de leur errance, ils/elles deviennent des migrant-es ballotté-e-s par des groupes mafieux qui les rançonnent et par des gouvernements et des polices qui les pourchassent, les arrêtent, les enferment, les expulsent.
Victimes d’une guerre, migrant-e-s, réfugié-e-s, déplacé-e-s, ils/elles deviennent un problème, hommes, femmes, enfants bloqués par les frontières des États européens, coincés à Calais, poursuivis par des milices d’extrême droite armées de barres de fer qui s’en prennent aux migrant-e-s sous le regard complaisant de la police.
L’état d’urgence et l’unité nationale servent d’arguments pour faire taire toute critique, pour écraser toute expression contestataire, tout mouvement social. Elle provoque la stigmatisation d’une partie de la population, propage les amalgames et fabrique des divisions. L’État multiplie les lois de plus en plus liberticides, avec un flicage permanent de nos vies et l’inflation de discours xénophobes pendant qu’on nous impose des politiques antisociales et rétrogrades.
Le capitalisme sème la guerre et la misère.
Cette guerre n’est pas la nôtre. Non à l’état d’urgence permanent, aux contrôles aléatoires et au fichage généralisé.
Solidarité entre les travailleur-euses du monde entier.
Afin de recevoir des témoignages de victimes ou témoins de l’état d’urgence, la Ligue des Droits de l’Homme, le Syndicat des Avocats de France et le Syndicat de la Magistrature tiennent une permanence le jeudi de 17 heures à 19 heures à la Maison des associations, rue Berthe de Boissieux à Grenoble.
Comment se servir de l’état d’urgence pour réprimer toute contestation politique et sociale ?
Depuis l’instauration de l’état d’urgence, l’État multiplie des mesures répressives. Les préfectures et la police agissent sans contrôle. Le bilan établi au début février, montre que 3 300 perquisitions administratives – des descentes pour perquisitionner nuit et jour – des arrestations, des assignations à résidence, n’ont donné lieu qu’à quatre enquêtes liées au terrorisme !
Ces mesures frappent principalement des habitant.e.s de quartiers populaires, (supposé.e.s) musulman.e.s. L’Etat en fait des suspects permanents et renforce le mythe colonial et raciste de l’ennemi intérieur.
L’objectif est d’instaurer un état d’urgence permanent, comme l’est désormais le plan Vigipirate depuis 1995, la présence policière et militaire dans les rues, la prolifération des systèmes technologiques de surveillance, et l’instauration d’une peur permanente. Pendant ce temps, le gouvernement détruit les acquis sociaux et muselle le mouvement social.
Fort de sa politique hyper agressive et guerrière, l’État fait taire toutes les voix discordantes et étouffe toutes les contestations. Pendant la COP 21, des militants ont été assignés à résidence, des manifestants ont été arrêtés et des procès sont en cours à Paris comme à Grenoble.
Malgré la présence de la police et de ses intimidations, la CNT appelle à participer à toutes les initiatives populaires, syndicales, politiques ou associatives s’opposant à l’application de l’état d’urgence.
Ne laissons pas la peur s’installer !
Tract « Etat d’urgence » (format PDF)
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