[CCI Grenoble] Chambre de Commerce et d’Industrie de Grenoble : Que la colère gronde !

CCI-Grenoble

Le statut du personnel des CCI est composé d’une soixantaine d’articles sur environ 200 pages. Il est modifié par la commission paritaire nationale (CPN), où siègent des représentants du Ministère de tutelle, des présidents des CCI et des représentants syndicaux du personnel des CCI régionales et territoriales. Il est complété par un règlement intérieur élaboré dans le cadre de la CCIR Rhône-Alpes.

Les commissions paritaires sont constituées en nombre égal de représentants d’organisations patronales et de représentants d’organisations syndicales. Pourtant, des représentants des organisations syndicales (notamment ceux de la CFDT-CCI et l’UNSA-CCI) ont voté récemment avec les patrons et dégradé notre statut et nos conditions de travail.

Nous, le personnel de la CCI territoriale de Grenoble, constatons l’externalisation de services (par exemple de nettoyage et de reprographie). Nous subissons des suppressions de postes, les derniers au Groupe Formation, mais avant nous avons déjà vue disparaître d’autres postes (comme celui du Directeur Administratif et Financier de Grenoble École de Management). Nous sommes transféré d’un service à un autre et certaines fois nous subissons une mutation géographique. Au final, nous nous retrouvons avec de moins en moins de collègues pour de plus en plus de travail, voire directement sur le carreau.

Nous constatons que le recrutement se fait désormais aussi sur des postes à des niveaux inférieurs que lors des années précédentes : perte de qualification et baisse de la rémunération. Le changement de statut ouvre la voie à des suppressions de poste et à la création d’un poste similaire à un niveau inférieur de qualification. L‘ancien titulaire du poste devra choisir entre partir ou accepter le poste sous-payé. On lui retire donc la reconnaissance des compétences acquises, et sa rémunération sera réduite après un an de l’acceptation du nouveau poste. Par exemple, nous constatons une augmentation d’enseignants à Grenoble École de Management recruté au niveau 5 (agent de maîtrise) plutôt que niveau 6 (cadre).

Dans le même temps, l’Inspection Générale des Finances dénonce les rémunérations extravagantes de certains dirigeants des CCI. D’autre part, il existe des dépenses mirobolantes pour des gadgets superflus, voir inutiles, et des subventions versées directement aux associations patronales, type CGPME, pour plusieurs milliers d’euros. Le ministre de l’économie Emmanuel Macron a confirmé, lors de l’assemblée générale extraordinaire des CCI, encore plus d’austérité pour les CCI : moins 500 millions d’euros sur leurs fonds de roulement en 2015, après une baisse de 170 millions en 2014, diminution de 37 % sur 2014-2017 des recettes des CCI liées à la taxe pour frais de chambre (avec moins 17% dès 2015).

Le chantage à l’emploi par les présidents des CCI, évoquant la suppression de 7000 postes dans les CCI, dégrade encore plus la situation. Ce chantage cache que la CCI Rhône Alpes engrange régulièrement des bénéfices année après année (6,7 millions d’euros en 2013, 7,8 millions d’euros en 2012).

Ces attaques touchent tout le service public et détruisent nos droits sociaux : c’est au capital de payer pas aux travailleurs. Après les contre-réformes des retraites, la loi de « sécurisation de l’emploi », le « pacte de compétitivité », etc., le mouvement syndical doit renforcer les luttes contre ce gouvernement soumis aux ordres du patronat et reprendre l’offensive pour défendre et renforcer notre modèle de sécurité sociale fondé sur la socialisation des richesses et sa gestion par les travailleurs, ainsi que maintenir une logique de service public sans impératifs de profit mais répondant réellement aux besoins de la population.

 Partout, la CNT appelle à renforcer la convergence des luttes et à construire une riposte syndicale intransigeante et d’envergure pour mettre fin à la cure d’austérité libérale et d’imposer au patronat et au gouvernement, une autre politique sociale. Seul un véritable rapport de force, avec des syndicats combatifs, des assemblées générales souveraines, des actions directes et un mouvement de grève reconductible peuvent remettre en cause la toute-puissance patronale et étatique.

Tract au format PDF Tract_20_novembre_2014